Février 2009, les anciens ont eu le plaisir de se retrouver en Corse pour une semaine riche de diversité. Découvrez le programme et les différents liens.



La Corse, Ile de Beauté

Février 2009, un groupe d’une douzaine de personnes s’est rendu en Corse pendant une bonne semaine, le très beau temps doux et le peu d’affluence à cette époque nous ont facilité notre découverte pour un parcours itinérant alternant entre circuits panoramiques, approche des systèmes agricoles, la culture Corse et le plaisir de la gastronomie. L’accueil a été des plus sympathiques. Le budget a été raisonnable.

Arrivés à l’aéroport de Bastia, on devine une île très escarpée. Une ballade dans Bastia nous a permis d’approcher l’histoire tourmentée de la Corse par un bref passage au musée de la Citadelle puis en déambulant dans le port et la place St Nicolas. La
première soirée s’est passée à l’excellent gîte d’étape « Le Relais de Sisco » pour un réel voyage gastronomique et ambiance musicale Corse par la dégustation de muscat accompagné de beignets de courgettes, de charcuterie, sanglier, liqueur de myrthe, plante du maquis dont les baies se ramassent en début d’hiver, plateau de fromages de pays et gâteau à la châtaigne…

Au programme de la 1ère journée, le Cap Corse

nous a offert des paysages magnifiques en pratiquant à plusieurs reprises des petites randonnées, arrêts photos, à sillonner des villages et ports de pêche. L’importance des tombeaux familiaux nous ont quelque peu impressionné de même que les plages avec dépôt d’amiante provoqué par les carrières et interdites au public. La route fut longue, sinueuse au bord de falaises imposantes avec en toile de fond les montagnes enneigées de la Haute Corse et le maquis omniprésent, certaines espèces étant à feuilles persistantes (chêne vert, arbousier, la myrthe, l’olivier…). Le mimosa était en pleine fleur.

Les 2 nuits suivantes se sont déroulées au gîte d’étape communal d’Avapessa, petit village magnifique de 70 habitants perché dans la Balagne. La journée s’est terminée par un repas au restaurant chez Léon, maire de Cateri avec qui s’est engagée une discussion sur les problèmes rencontrés en infrastructures afin de gérer l’afflût de touristes et les ressources en eau trop rares.

Le lendemain, une visite à Calenzana chez Frédéric Marini, membre du CIVAM Bio, producteur en agrobiologie d’huile d’olive et mouton, fût un moment fort d’échanges. Nous avons pu admirer une oliveraie centenaire. Le phénomène de l’alternance existe une année sur deux. Les olives sont récoltées à maturité dans des filets étendus sous les arbres donnant une huile affinée jaune. Le verger est considéré comme un patrimoine familial à transmettre. L’entretien est sommaire par une taille non systématique et associant le pâturage des brebis dessous. Un griffage du sol peut aussi s’envisager. Il est confronté comme beaucoup d’autres à la pression foncière. L’agriculture doit continuer à se battre pour continuer d’exister. La journée s’est poursuivie en parcourant les splendides villages perchés de la Balagne en passant par le Col de Salvi, le village perché de Sant Antonino. Nous y avons rencontré un éleveur de brebis laitières (500 têtes) qui nous a expliqué l’évolution, l’approche du pâturage par les brebis l’été et laissées sur les plus hauts sommets (plus de 2000 mètres) jusqu’à l’arrivée de l’automne sans surveillance continue du troupeau. Après la visite du village adhérent à l’association « un des plus beaux villages de France », nous avons découvert la cave d’Olivier Antonini, producteur de vins, citrons et

oranges transformées en confitures. Une plantation d’olivier a été récemment mise en place. Le débouché se fait en vente directe profitant principalement de l’accueil des nombreux visiteurs du village l’été. La journée s’est terminée par une ballade sur l’Ile Rousse et un repas au gîte.

Nouvelle journée, à la sortie d’Avapessa, nous improvisons une discussion sympathique avec des paysans, éleveurs de moutons et en train d’étendre leurs filets sous les oliviers. Puis, nous parcourons les routes sinueuses pour se diriger vers le sud en longeant la côte. Nous remarquons l’extrême attachement des Corses à la chasse notamment aux sangliers, les peaux étendues en guise de trophée sur les clôtures dans des vallées désertifiées. Les vaches corses dans le maquis et sur les routes font leur apparition. Les routes sinueuses nous révèlent des paysages des plus fantastiques avec en arrière plan des baies et différents golfes, les montagnes enneigées nous rappelant la Nouvelle Zélande.

Le pique-nique par beau temps au col de Palmarella nous laisse un souvenir indélébile sur le Golfe de Girolata inscrit au patrimoine naturel de l’UNESCO. Festival panoramique à suivre, nous avons terminé par une nouvelle randonnée dans les impressionnantes calanches de Piana près de Porto (ou dans le golfe de porto). L’hébergement et restaurant chez Félix à été l’occasion d’apprécier une cuisine familiale Corse avec de nombreux produits transformés (vin de myrthe, liqueurs du maquis, beignets de châtaignes, beignets de courgettes, veaux aux olives, confitures d’orange et de figues corse etc…

A mi-séjour, destination Ajaccio.

Le blocage sur l’approvisionnement en essence sur l’île sépare le convoi momentanément. Cargèse et son église grec catholique aux peintures raffinées étonnent les uns tandis que les Gorges de Spélunca et un pont génois en pierre est admiré des autres. Nouvelle randonnée au col de San Bastiano avec un pique nique apprécié tout en observant la reconversion de maquis en terre agricole par du girobroyage sur des pentes escarpées. A Appieto, la découverte du verger d’agrumes en agrobiologie de Marie José Sicurani (citrons, oranges, clémentine, citrange, kumkat…)

nous a permit d’apprécier des productions typiquement méditerranéennes. Un magnifique verger d’avocatiers nous a été présenté. Production sous irrigation au goutte à goutte et vendue localement, en agrobiologie, elle est appréciée grâce à des fruits arrivés à parfaite maturité. Les vergers sont binés au motoculteur annuellement sur des sols sableux-granitiques.

Un échange intéressant s’est poursuivi sur l’activité apicole conduite par un neveu. La productivité des ruches ne cessent de régresser. Ensuite, un petit aperçu de la ville d’Ajaccio nous amènera plus tard au gîte d’étape à Cauro du réseau « Accueil Paysan » générant une nouvelle discussion sur l’approche de l’agriculture et du développement en général en Corse.

Autre journée au climat humide, nous envisageons de passer la matinée à Ajaccio en parcourant la ville, son marché et en visitant la maison natale de Napoléon Bonaparte. Nous saisissons l’approche républicaine de Napoléon opposée à Joseph Paoli ayant une vision nationaliste de la Corse. Remonté sur Corté, d’autres micro-randonnées nous feront apprécier le cœur de la Corse et Corté. Le séjour de 2 nuits au gîte d’Albadu de Jean, éleveur de chevaux de course d’endurance (50 têtes) et de vaches allaitantes avec élevage de veaux sous la mère nous entraînera vers de longues soirées d’échanges sur la Corse, sa culture, l’agriculture etc…

Au 6ème jour, visites et routes panoramiques

an plein cœur de la Corse sont au programme. Dans la région de Calacuccia (le niolo), nous apercevons les premiers porcs corses élevés en liberté à parcourir les villages, forêts et maquis à proximité. Complémentés tous les jours, les porcs corses descendent des montagnes et se dirigent vers nous à chaque arrêt. Les problèmes d’érosion sont rencontrés en périphérie des villages par l’excès de piétinement et destruction de végétation.

Nous continuons notre route pour atteindre les hauteurs sous une épaisse couche de neige au Col de Vergio (1477 m). Le pique nique à Lozzi sur les hauteurs au pied du Mont Cinto, point culminant de la Corse nous entraînera vers une activité méconnue de tous : la castanéiculture ou production de châtaigne. Très pédagogique, la visite du GAEC Sativa nous a exposé le processus de transformation de la châtaigne en farine avec les différents critères de qualité, la filière etc. Véritable patrimoine local, la plantation de vieux châtaigniers est tout simplement remarquable sur une surface de 25 ha.

Pour conclure le séjour, nous nous sommes rendus la dernière matinée au petit village de Vallecalle dominant

le Golfe de St Florent près de Bastia. L’exploitation de Jean-Noël Casanova , éleveur de chèvres laitières et brebis laitières corse est accroché à flanc de colline. Transformé, le lait donne un excellent fromage. Le petit lait rajouté à environ 12 % de lait et chauffé à 80 % redonne un autre fromage léger, le Brocciu ,
autre spécialité intéressante de cette Ile de Beauté. Le retour en début d’après-midi vers la métropole nous a tous laissé l’envie de revenir un jour pour d’autres rencontres et à la découverte d’autres espaces préservés et fantastique.

Ce voyage d’étude de l’ANSAE en Corse a entièrement répondu à notre motivation première qui est l’échange. En effet, malgré les différences d’accents, nous avons pu échanger nos points de vue avec les corses mais aussi entre les membres du groupe, contribuant à renforcer nos liens.

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Cap Corse sous le soleil à la Tour de Sénèque